QUI

Amélie Pomerleau, artiste multidisciplinaire

Née en Alberta, élevée en Ontario et installée au Québec depuis l’adolescence, l’artiste visuelle Amélie Pomerleau est imprégnée des grands espaces nordiques qui l’ont vue grandir et d’un vécu personnel atypique. Maîtrisant une pluralité de techniques et de matériaux, elle s’inscrit dans une pratique d’art actuel par sa singularité et la dualité percutante de ses créations. Ses œuvres sont présentées lors d’expositions solos et collectives depuis 2006.

Son parcours comprend de vastes études en arts, dont un baccalauréat avec majeure en sculpture à l’Université Concordia et un DEP en taille de pierres, ainsi que divers stages et formations spécialisées en dessin, sculpture, gravure au jet de sable, taille de pierres, poterie et modelage auprès de professeurs réputés au Québec, en Italie et en France. Déjà marquée par la naissance de son premier enfant, Amélie Pomerleau vit une grande épreuve alors que sa fille décède en 2012 à la suite de complications lors de l’accouchement. Ces événements se répercutent dans ses créations et dans les thèmes qu’elle aborde : elle travaille souvent les contrastes entre l’éphémère et la pérennité, la perte et la présence. L’artiste a ainsi eu l’occasion de réaliser, depuis 2013, trois œuvres liées au deuil, soit un monument funéraire pour enfant à Stanstead commandé par la famille Mitchell, une installation commémorative pour la Coopérative funéraire de l’Estrie dans le cadre des quarante ans de l’établissement ainsi qu’une sculpture en hommage aux victimes de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic au symposium Marcheurs d’étoiles.

Démarche artistique

De par son vécu, Amélie Pomerleau aime aborder les thèmes au moyen de contrastes qui décrivent l’expérience humaine : l’immortel et l’éphémère, la présence et l’absence (du corps, entre autres), le plein et le vide. Pour ce faire, elle emploie différentes techniques et cherche à marquer les oppositions par des procédés d’empreintes, de trace fossiles. Son matériau de prédilection est la pierre, pour sa dureté et sa pérennité, mais elle travaille aussi le métal, la terre et le bois, qui dévoilent plutôt un contraste entre force et fragilité, tout en explorant continuellement de nouvelles pratiques et matières. Son processus créatif est marqué par le désir de communiquer une idée avant tout, de la mettre au cœur même de l’œuvre, d’où la multiplicité des matériaux et techniques. L’artiste crée tantôt sous forme d’images et de sculptures, tantôt sous forme d’installations avec lesquelles le spectateur établit une communication corporelle et spirituelle. Pour bâtir un lien encore plus fort avec le public, le format utilisé pour les œuvres se rapproche des dimensions réelles du corps.

Parmi ses influences figurent l’art roman, l’art statuaire et les reliquaires, qu’elle a pu explorer lors de stages et formations en Italie. Ses nombreuses études en arts lui font aussi découvrir les créations et les écrits de l’artiste René Derouin, autre source importante d’inspiration dans sa propre démarche. L’arrivée de son fils vient profondément bouleverser sa création, puis le décès de sa fille en 2012 juste après l’accouchement constitue une épreuve marquante qui influencera le reste de son travail. Cet événement amène l’artiste à réaliser, depuis 2013, trois œuvres liées au deuil (un monument funéraire pour enfant, une installation commémorative pour les 40 ans de la Coopérative funéraire de l’Estrie et une sculpture en hommage aux victimes de la tragédie ferroviaire de Lac-Mégantic), où elle puise dans sa sensibilité et son expérience pour toucher les familles éprouvées.

Présentement, Amélie Pomerleau explore pour ses prochaines expositions des céramiques et des porcelaines estampées, de même qu’une série d’œuvres sur tissu, « Dérobée », en lien avec la condition féminine, tant dans le monde que par rapport aux événements de sa vie personnelle.